L’Au-Delà : Lucio Fulci (1981, Neo Publishing)

octobre 24, 2006 at 1:51 3 commentaires

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Variation sur une intrigue similaire à celle de Frayeurs, L’Au-Delà est considéré comme le chef d’œuvre de Lucio Fulci.

1927, Nouvelle-Orléans. Un peintre est châtié par des notables, dans le sous sol d’un hôtel de la ville, pour avoir peint l’enfer. Cinquante quatre ans plus tard, Liza hérite de cet hôtel et décide de s’y installer. Elle lance des travaux, mais des événements étranges se produisent.

Ce trente septième film de Lucio Fulci est un monument du genre. Plus gore que Frayeurs, mais paradoxalement plus poétique, L’Au-Delà est l’œuvre la plus techniquement et visuellement aboutie du cinéaste.

D’un point de vue narratif, Lucio Fulci change une nouvelle fois de style. De plus en plus à l’aise dans l’horreur, il enchaîne les scènes gores sans chercher à les rendre cohérentes par l’intrigue comme ce fut le cas dans Frayeurs. Au contraire, leur incohérence participe à cette plongée dans un monde en perte de raison.

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Tourné à Rome et en Nouvelle-Orléans, là où Louis Malle tourna La Petite (1978), L’Au-Delà s’inspire des films de maison hantée très en vogue à cette époque. Mais il se démarque très vite de films comme Shining (1980) de Stanley Kubrick ou Inferno (1980) de Dario Argento en intégrant la thématique des zombies et les scènes qui vont de paire : chaires dépecée, brûlures à l’acide, énucléation ….

Film outrancier, violent, sadique, L’Au-Delà, n’en demeure pas moins la réalisation la plus fantasmagorique de la filmographie de Lucio Fulci. Une œuvre saisissante, où l’invraisemblable se mêle au réel pour devenir ainsi acceptable. Malgré l’audace, voire l’incongruité de certaines scène où même l’improbabilité de certains effets spéciaux, jamais le film le film ne tombe dans le grotesque ou le ridicule. Comme pour Frayeurs, n’espérez aucun rire.

Portée par la musique à la fois dérangeante et fascinante de Fabio Frizzi, L’Au-Délà ne fait que nous raconter l’histoire d’un tableau. Une peinture que Lucio Fulci matérialise pour y propulser ses personnages, perdus et hagards. Et on l’imagine alors jouant avec les couleurs, les ombres, les lumières afin de coucher sur pellicule chaque sensation, chaque émotion que laissent échapper ses survivants. Des êtres cherchant implacablement à apporter une explication rationnelle aux événements monstrueux qu’ils sont en train de vivre.

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Que l’on aime ou pas ce film personne ne peut nier ces qualités techniques, ni ces capacités de fascination, accentuées par cette nouvelle copie.

Nourri par Poe et H. P. Lovecraft, L’Au-Délà est déjà entré dans l’imaginaire collectif.

Bonus:
EDITION ULTIME
– Image restaurée
– Son remasterisé : DTS et Dolby 5.1

Disque 1
– Un commentaire audio de Sergio Salvati (directeur de la photo), de Roberto Forges Davanzati (opérateur) et de Paolo Albiero (co-auteur du livre « Il terrorista dei Generi – Tutto il cinema de Lucio Fulci)

Disque 2
– Analyse inédite du film par Paolo Albiero, co-auteur du livre « Il terrorista dei Generi – Tutto il cinema de Lucio Fulci (24′)
– « Ti ricordi di Lucio Fulci » – Partie 2 par D. Gouyette (43′)
– « Non risponde più » par D. Gouyette (26′)
– « Roma termini » par D. Gouyette (24′)
– Fiche technique
– Filmographies

Prix: 24,99 €

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Frayeurs : Lucio Fulci (1980, Neo Publishing) Full Contact : Ringo Lam (1992, HK Video)

3 commentaires Add your own

  • 1. LE PAGE tristan  |  novembre 24, 2006 à 5:37

    L E….CHEF D’OEUVRE du macabre
    UN POEME SUR,DE,DANS…LA MORT ET CE QUI NOUS FASCINE ET REPULSE LE PLUS….QUE SES PAIRS FINIRONT (cf.BAUDELAIRE) EN HORRIBLE INFECTION
    PHOTO SUBLIME…POE..LOVECRAFT..TEINTES SEPIA..MUSIQUE INEGALEE…LUCIO FULCI FILME LA MORT COMME VICTOR HUGO A ECRIT..PRESSENTI ET PREVUE L’HISTOIRE
    EN FRANCE :  » LE POETE DU MACABRE »
    AUX U.S.A (moins poétique) : »THE GODFATHER OF GORE »
    il m’a délivré de l’angoisse de la décrépitude car montrer comme il le fait, la MORT aide a TOUT sauf à MOURIR!!!

    Réponse
  • […] trait d’union entre L’enfer des Zombies, sa porte d’entrée dans le genre horrifique et L’Au-Delà, son œuvre la plus aboutie, Frayeurs est un film d’une cruauté et d’une violence incroyable. […]

    Réponse
  • […] de deux oeuvres majeures du cinéaste, issue de la trilogie zombiesque, à savoir Frayeurs et L’au-delà. Deux films dorénavant disponibles en version simple Dvd, donc moins onéreuse (environ 15 €) […]

    Réponse

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